Vayichlah' - וישלח
Jacob est sur le chemin du retour en Canaan, accompagné de sa nombreuse famille, de ses domestiques et de ses troupeaux, lorsqu'il apprend soudain qu'Esaü, son frère, vient à sa rencontre avec quatre cents hommes. Effrayé, craignant que son frère, malgré les années, continue à lui en vouloir, il se prépare à l'affronter et, dans cette intention, prend différentes dispositions.
Tout d'abord, il organise ses hommes de façon à ce qu'ils soient à même de combattre, s'il le faut, et de manière que les pertes soient éventuellement réduites au minimum. II ne faut pas qu'Esaü puisse trouver devant lui, en même temps, tout l'effectif de Jacob et le massacrer.
Mais là ne se sont pas bornés les préparatifs de Jacob. II sait qu'il peut compter sur l'appui de Dieu ; celui - ci lui a promis clairement son alliance au cours de la vision de l'échelle. Jacob va donc prier l'Eternel pour obtenir son secours et remporter la victoire sur son frère.
Mais est-ce bien la victoire que Jacob recherche ?
En réalité, il préférerait de beaucoup éviter ce combat fratricide. Aussi va -t - il essayer d' " acheter " la paix en envoyant à son frère, par l'intermédiaire d'émissaires, une notable partie des troupeaux qu'il avait acquis auprès de Laban. Mieux valait sacrifier ces biens, pourtant durement gagnés, que des vies humaines.
Et grâce à cette triple stratégie, la rencontre avec Esaü s'est effectuée sans guerre et sans effusion de sang et les deux frères ont pu vivre, chacun de son côté et à sa façon, pendant de longues années.
Face aux Esaü qui continuent à entourer aujourd'hui encore le peuple d'Israël, la stratégie de Jacob notre ancêtre reste toujours valable. Les juifs se doivent d'être forts, capables de se défendre et prêts au combat, s'il le faut. Mais ils ne doivent pas, pour autant, oublier de compter sur leur allié de toujours, l'Eternel, ni négliger tous les moyens possibles d' " acheter " Esaü.
La plus chère des paix est, en effet, bien plus avantageuse que la guerre la meilleur marché.