Vayigach - ויגש
Après une longue attente, après beaucoup de souffrances, Joseph voit enfin se réaliser les rêves qu'il avait faits dans la maison paternelle.
Ses frères viennent se prosterner devant lui, certes; mais au-delà de ce geste de soumission, qui s'adresse en réalité au monarque, Joseph se rend compte que son absence a recréé l'unité entre les frères - entre tous les frères -et qu'il n'y avait plus place dorénavant pour une différenciation entre les enfants des " servantes " et les autres. Or c'est bien là ce qu'il avait rêvé à l'époque.
Cette fraternité, il en a été le témoin ému quand il a entendu avec quelle flamme Juda a plaidé devant lui la cause de Benjamin et s'est même proposé de prendre sa place.
Mais il a surtout senti le remords qui brûlait le cœur de ses frères et c'est cet ensemble de faits qui l'a fait éclater en, larmes.
Larmes d'émotion, mais aussi larmes de joie. Dorénavant, il en était certain, l'union régnait vraiment entre ses frères, si différents les uns des autres, mais tous liés intimement l'un à l'autre.
S'il avait été si dur envers eux quand ils se sont retrouvés face à face en. Egypte, s'il avait su maîtriser son cœur et leur parler comme un étranger, c'était pour mieux se persuader que cette unité était établie pour de bon et non pas seulement superficiellement, sous la poussée des événements.
L'épreuve était maintenant achevée. II ne restait plus à Joseph qu'à faire sortir tous les témoins dont la présence pourrait être gênante pour ses. frères, afin que, à son grand bonheur, puisse s'opérer la réconciliation et les retrouvailles de douze frères dorénavant unis par un même amour.