Toledoth - תולדות
Isaac et Rébecca avaient des enfants jumeaux, Esaü, le premier-né et Jacob, le cadet...
Se voyant vieillir et sentant sa vue baisser, Isaac décida, tout naturellement, d'accorder sa bénédiction à son aîné, Esaü, au détriment de Jacob.
Mais Rébecca veillait. Elle savait qu'Esaü, rude chasseur attaché plus aux biens matériels qu'aux réalités spirituelles, ne se conduisait pas selon la tradition de la famille. Si Isaac continuait à avoir un faible pour lui, celui ci n'en méritait pas pour autant d'être béni par son père et de se considérer ainsi comme l'héritier spirituel d'Abraham.
Rébecca se permit donc, sans en parler à son mari, de peur de ne pas arriver à le convaincre, d'envoyer Jacob, qui lui, en était digne, recueillir à la place de son frère aîné la bénédiction paternelle.
Après avoir longuement hésité, Jacob accepta et fut béni à la place d'Esaü. Un peu plus tard, lorsqu'Isaac comprit enfin l'erreur qu'il avait failli commettre en se basant uniquement sur le fait qu'Esaü était l'aimé, il ne put que confirmer, en toute connaissance de cause, à Jacob, la bénédiction qu'en fait il avait réservée à Esaü.
En réalité, ce que l'on appelle " le droit d'aînesse " est plutôt " un devoir d'aînesse ", une obligation de maintenir et de communiquer à ses enfants une tradition familiale. Ici, il s'agissait tout particulièrement de conserver la foi en un D.ieu unique héritée d'Abraham et de la transmettre à son tour. Qu'importait le fait qu'Esaü fût né le premier, si Jacob seul était foncièrement attaché aux valeurs à conserver ?
La naissance à elle seule ne constitue pas un privilège et n'en accorde pas. C'est par sa manière de se comporter que l'on prouve si, oui ou non, on est digne de la famille, du lieu, du pays, de la croyance, dans lesquels on est né.
L'aînesse ne s'acquiert pas par héritage; c'est un titre que chacun peut et doit savoir conquérir et conserver par lui même.