Vayé'hi - ויחי
Une fois encore, dans cette dernière Sidra du livre de la Genèse, c'est Yoseph qui va tenir la vedette. Tous les descendants de Yaacov, maintenant réunis en Egypte, viennent de rendre les derniers honneurs au patriarche et l'ont, selon son désir, accompagné en Canaane, afin qu'il repose auprès de Léa, dans la sépulture familiale, à 'Hébron.
Sur le chemin du retour, les frères de Yoseph se sentent inquiets.
Est-ce parce que ce voyage de retour en Egypte leur rappelle leurs deux déplacements antérieurs de Canaan en Egypte, à la recherche de blé, certes, mais aussi de leur frère perdu Yoseph ? N'est-ce pas plutôt parce que la mort de Yaacov les laisse maintenant face à face avec leur frère Yoseph et qu'il y a lieu -à leurs yeux -de craindre que celui-ci n'exerce à leur égard une vengeance qu'il n'avait pas voulu assouvir du vivant de son père ?
Aussi préfèrent-ils prendre les devants.
S'adressant à Yoseph, ils viennent lui dire -en ce moment où le souvenir de leur père est encore si vivant dans leurs cœurs -: " Notre père a dit avant sa mort: Dites à Yoseph de bien vouloir pardonner la faute de ses frères et le mal qu'ils lui ont fait ".
La réponse de joseph laisse percer sa grandeur d'âme. Lui qui a tant souffert de ses frères à la maison encore, lui qui, à cause d'eux, a vécu seul en Egypte dans la détresse et la misère, sait tout oublier, tout effacer.
II n'y a vraiment aucune rancune dans son cœur à leur égard, il ne se vengera pas.
Bien au contraire, pour consoler ses frères de leurs remords et tranquilliser leurs esprits inquiets, il sait rapporter à Dieu les événements dont ses frères portent pourtant la responsabilité. " C'est Dieu, dit-il qui a voulu que les faits se déroulent de cette façon.
C'est, en somme, pour notre bien à tous, qu'il vous a fait agir de la sorte. Vous comme moi, nous n'avons été que des instruments dans la main de Dieu qui, seul, connaît l'avenir et qui, en l'occurrence, a réuni, malgré les apparences, toutes les conditions nécessaires à notre bonheur. "